Architecture et infrastructures hydrauliques (suite)

Publié le par agua-culture.over-blog.com

 Angkor ou la cité hydraulique

Angkor est l’ancienne capitale de l’Empire khmer qui prospéra du IXe au XVe siècle. Angkor Thom, la ville, la capitale des milliers d’habitants qui se situe au centre d’Angkor. Aujourd’hui on peut comparer Angkor à une mégalopole aussi grande que New York.

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Vue aérienne d'Angkor par Steve Jurvetson 

 

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      Quand on parle d’Angkor, on doit souligner son système hydraulique complexe. Au cœur des 400 km², les deux côtés de la citadelle d’Angkor Thom, on peut voir des barays. Ce sont deux grands bassins, de 8km de longueur et 2 km de large, vers lesquels on détournait l’eau des crues du lac voisin, le Tonlésap. Cette eau va ensuite irriguer la plaine d’Angkor par un système composé de nombreux canaux et de digues.

      Le baray est tout simplement un lac artificiel construit en surélévation : l'eau est contenue entre des digues, au dessus du niveau de la plaine avoisinante. La digue était élevée en remontant la terre des fossés qui étaient creusés sur ses deux flancs. Une fois le bassin en charge, le fossé extérieur, tel un drain, recueillait les infiltrations d'eau. Ces barays sont alimentés principalement par des pluies de la mousson. Ils sont alimentés quelques fois par les canaux qui transportent l’eau des grands lacs. Le Baray (le Bassin) répond à un double objectif, économique et religieux. D’une part, l’eau retenue par les digues formées par des grandes levées de terre, est redistribuée en aval par un système d’irrigation intelligente pour les terres cultivées, en coulant le long de la pente naturelle du Nord au Sud.
D’autre part, le Baray symbolise à la fois l’océan cosmique et le bassin sacré .

west-20baray1.jpgRives du Baray

      L’eau à Angkor a de nombreuses utilisations :

-          Agriculture : sur la vaste plaine d’Angkor, les gens peuvent cultiver plusieurs sortes d’aliments (riz)

-          Hygiène : les habitants d’Angkor peuvent se baigner dans les barays. Ils utilisent aussi l’eau de ces barays pour faire de la cuisine.

-          La pêche : Dans le lac voisin, le Tonlésap, les pangas est une source d’alimentation très important pour les habitants d’Angkor.

 

Malgré son système hydraulique complexe, le plus grand mystère d’Angkor est celui de sa fin. La date de sa chute est 1432, il y a des gens qui disent que la disparation peut s’expliquer par le fait  que le système hydraulique à Angkor se soit retrouvé à sec. Angkor est aujourd'hui un patrimoine culturel de l’UNESCO. 

 

Le système Cutzamala - exemple d’infrastructures en excès, déréglant la vie quotidienne des hommes :

L’urbanisation de nombreuses villes, notamment au Mexique, a nécessité la construction  d’infrastructures hydrauliques importantes pour faire face aux demandes en eau de plus en plus importantes. A Mexico, la construction d’une dizaine de barrages et d’un système de tubes de 140 km de long (système Cutzamala) a permis d’alimenter 40% de la ville en eau. Mais, depuis sa construction, les ressources naturelles et les conditions de vie des communautés Mazahuas n’ont cessé de se détériorer. Les nombreuses plantes d’eau douce et les poissons de la rivière qui les alimentaient ont disparu. Les femmes ne peuvent plus laver le linge, encore moins baigner les enfants, tant ses eaux sont polluées par la centrale de potabilisation. Il ne pleut plus comme avant pour irriguer suffisamment les champs de maïs, à cause de la déforestation qui a dévasté leurs forêts. Un mauvais fonctionnement du barrage a inondé leur récolte annuelle.

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Ces femmes du Mouvement Mazahua en défense de l’eau.

 

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