Les loisirs

Publié le par agua-culture.over-blog.com

L'eau est aussi une source  d'imagination, de bien-être et de distraction.  

Marionnettes sur l'eau - Un divertissement populaire au Vietnam

Les premières scènes de marionnettes sur l’eau ont eu lieu devant la cour royale au début du 11ème siècle et même à cette époque, ce genre de théâtre était déjà assez bien structuré par rapport à nos jours. Les scènes de marionnettes sur l’eau sont inspirées des travaux quotidiens de la campagne vietnamienne : labourage, repiquage, pêche, chant et danse après une récolte abondante, etc. A cette époque, les scènes de marionnettes étaient joué sur les plans d’eau naturels (étangs, mares), appelé encore “Thy Đình”.

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Les marionnettistes, pataugeant dans l’eau ,sont cachés derrière un rideau de bambou et manipulent les marionnettes avec les tiges de bambou et des ficelles, ce qui crée un espace à la fois mystérieux et proche des spectateurs. Comme une majorité des paysans dans ce pays vivent sur et grâce à  des étendues d'eau et notamment sur le  Mékong comme on le verra dans la partie suivante, on comprend que grâce à un plan d'eau ils peuvent présenter de nombreuses scènes et histoires à travers des marionnettes qui les représentent du moins  par leurs faits et gestes et par l'espace aquatique sur lequel elles sont presentees ... 

 

Les contes – un outil de transmission du patrimoine culturel

 

“Il était une fois…”, ces mots ne sont jamais trop vieux pour nous les vietnamiens, surtout pour les enfants ! Les personnes âgées, quant à elles, s’assoient au seuil de la maison et appellent  les enfants pour leur dire des contes. Les enfants ne s’ennuient jamais de ces petites histoires intéressantes, riches en culture et en moralité, que l’on se transmet oralement lors de fêtes et des cérémonies mais aussi au quotidien.

Ces contes sont souvent destinés à expliquer les fondements de l’ordre social, et à rappeler aux jeunes les bienfaits de la nature. Ceux que nous avons retenus ont tous l’eau pour personnage principal.

On comprendra davantage l’importance de l’eau pour les Vietnamiens en se rappelant qu’ils considèrent que leurs ancêtres descendent du dragon, un animal généralement associé à l'eau !  C'est ainsi que le Mékong - qui se déverse dans son delta par neuf bouches ou « neuf queues de dragon » - porte, en vietnamien le nom de Cuu Long ou les Neuf Dragons !

 

 

  1er conte : 

 

A une époque lointaine où la terre située à l’extrémité sud était subdivisée en plusieurs régions, vivaient deux familles des plus nobles. L’une s’appelait «Diable Rouge » et régnait sur la Terre, l’autre  s’appelait « le Dragon » et régnait sur le ciel et la mer.

Un jour, le jeune Lac Long Quan de la famille du “Diable Rouge » obtint en mariage la belle Long Nu de la famille « Dragon ». Ensemble, ils fondèrent une grande famille de cent enfants, composée pour moitié de garçons et pour moitié de filles.

La vie heureuse de cette famille semblait alors devoir s’écouler sans le moindre nuage, jusqu’ au jour où Lac Long Quan décida de séparer les enfants. Il convainquit habilement Long Nu son épouse en lui disant qu’il fallait le faire pour le bien de la nature, arguant du fait qu’ils étaient tous deux issus de différentes origines.

Songeant que les conséquences d’un refus pouvaient être néfastes, Long Nu décida de suivre les ordres de son époux. Le lendemain matin, le père conduisit cinquante enfants à la mer, tandis que la mère avec autant d’autres enfants s’en allait en direction des montagnes. Depuis ce jour là, la mer et la terre vécurent ensemble dans la paix. La mer apporta à la terre ses bienfaits et la rendit de plus fertile : c’est ainsi que naquit  le pays  dit du « Dai Viet ». 

 

 

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En lisant ce conte, on devine que l’eau (la mer) qui prend une figure paternelle est très fertile  car dans l’histoire le couple « montagne mer » a 100 enfants. Ainsi, pour montrer le respect envers ce liquide sacré, les Vietnamiens célèbrent depuis la nuit des temps diverses cérémonies destinées à rappeler les vertus de l’eau et à lui rendre grâce.

 

  

  2ème conte : 

 

Dans le royaume de Vua Hung, au XVIIIe siècle,  vivait une jeune fille appelée My Nuong. Elle était dotée d’une beauté splendide, d’une personnalité très noble et de toutes les vertus de la femme idéale.

Tout le monde louait sa beauté, et comme la rumeur de sa splendeur se propageait, les hommes étaient de plus en plus nombreux à abandonner leur travail pour aller la contempler et, si possible, la demander en mariage.

Parmi ces hommes curieux et passionnés,  deux jeunes hommes très charmants  se distinguèrent : l’un un s’appelait Son Tinh, Dieu de la Terre, et l’autre Thuy Tinh, le Dieu de la mer.

 

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Tout les deux attirèrent l’attention du roi Vua Hung, mais ce dernier hésitait à choisir entre les deux le bon parti pour sa fille. Pour trancher, il décida que celui qui arriverait le premier à  lui rapporter toutes les offrandes qu’il demandait  deviendrait l’époux de My Nuong.

Comme le jeune Son Tinh régnait sur la Terre, il lui était fort aisé de trouver toutes ces offrandes. Il gagna donc le droit d’épouser My Nuong.  Quant à Thuy Tinh, Dieu de la mer, qui avait perdu toute chance de l’emporter en raison des caprices de l’océan, il fut vite submergé par un sentiment d’injustice et de jalousie.

Fou de rage, il fit souffler mille et une tempêtes et s’abattre mille et un éclairs de foudre sur son frère cadet ainsi que sur tout le royaume du roi Vua Hung.

Quelque fût sa force, Thuy Tinh échoua  à renverser son frère Son Tinh et le nouveau Royaume du Dai Viet. Mais sa rancune était si tenace que chaque année, il décida de se rappeler au bon souvenir du vainqueur en y faisant souffler des tempêtes rageuses.

 

 

C’est ainsi que l’on explique encore aujourd’hui le retour cyclique des typhons et les cérémonies du CUNG destinées à gagner la faveur du Dieu  et à éviter son courroux.

 

 

   

Les courses de bateaux :   

Les courses de bateaux sont nommées Ghe Ngo chez les paysans au delta du Mékong, notamment les Khmer. Le ghe ngo, à l'origine, n'est pas une course de bateaux comme on voit aujourd'hui. Son apparition date d'il y a 800 ans environ, à l'époque où l'Homme vivait  dans la terreur de la nature.

De nombreuses bêtes sauvages sévissaient en effet dans la région,  menaçant la vie des habitants. Le ghe ngo est souvent raconté sous forme d'un conte lors des fêtes, et il est interprété de plusieurs manières. En général, on distingue les deux interprétations suivantes:

-Au XII ° siècle, les Chams attaquèrent à plusieurs reprises le royaume des Khmers du roi Jayavarman VII. Celui-ci décida donc d’affronter  les Chams, afin de protéger son territoire.

Les soldats Khmers combattirent les Chams jusque sur la mer (qui désigne actuellement le fleuve Mékong) et remportèrent le combat alors que les Chams durent battre piteusement retraite.

Pour célébrer cette victoire, le roi a décida d'organiser chaque année des courses de pirogues sur le fleuve; il voulait ainsi glorifier l'art de guerroyer en mer des Khmers !

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       - comme à cette époque-là, les hommes étaient menacés par la nature, et notamment les bêtes sauvages, ils ont prié auprès des Dieux pour leur donner un outil pour se protéger eux-même. Puis, un jour, les habitants ont vu un serpent qu'ils n'avaient jamais vu, apparaître dans la région. C'était un serpent étrange et extraordinaire, dont on ignorait même l'origine. Le serpent glissait sur l'eau, avec une vitesse incroyable que rien ne pouvait arrêter. Alors, les habitants ont décidé de construire une pirogue ayant la forme de ce serpent extraordinaire (car ils pensaient que c'était un signe de Dieu). Ils devaient aller très loin pour trouver un bois de bonne qualité, puis ils l'utilisaient pour construire des  pirogues très étroites et longues. A la fin de la construction, ils dessinaient les yeux d'un animal fort, représentant la puissance (l'oiseau, le lion, le tigre, etc).

Les habitants apportent en effet une grande importance au dessin de ces animaux sur les pirogues car ils esperent qu'il les aidera à chasser les mauvais esprits loin des bateaux.

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D'ailleurs, le ghe ngo présente en outre un lien étroit avec les cultes de fertilité de l'eau, surtout avec la déesse khmère de l'eau, appelée Preah Konkea.

La course de ghe ngo est un sport très pratiqué dans le delta du Mékong, notamment par les Cambodgiens et les Khmers. Il s’agit d’une course de bateaux, donc un sport lié à l’eau. Le ghe ngo est organisé le plus souvent lors des fêtes et est exclusivement réservé seulement aux hommes qui ont ainsi l’occasion de faire démonstration de leur force physique.

Dans une course de ghe ngo, on compte environ 5 ou 6 équipes, chacune ayant un « barreur » pour diriger le bateau. Celui-ci doit démontrer dans ses gestes de la noblesse ainsi qu’un parfaite maîtrise de l’art du Ghe Ngo.

Avec ces joutes nautiques, le fleuve Mékong est rendu beaucoup plus vivant par la musique, les hurlements et les drapeaux de multiples couleurs, après de longues journées de silence.

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Le Cai Luong :

 

Le « Cải lương», est un chant traditionnel  originaire du Vietnam du sud, accompagné de petite saynètes théâtrales. Elles peuvent évoquer les dons qu'offre le Mékong, comme ses fruits délicieux, mais aussi des sentiments très pudiques et  très purs.

Par exemple, nous avons assisté à un spectacle de Cai Luong lors de notre sortie scolaire dans le delta, dans lequel nous avons pu entendre des artistes interpréter l’histoire d’un homme rendant visite à sa bien-aimée. Le pauvre homme dut traverser le fleuve pour la rejoindre, elle et sa barque ! On voit ici la primordialité de ce moyen de transport  qui permet de se déplacer  à travers le Mékong, et donc aussi à deux amoureux de se rejoindre, ce qui explique le fait que la barque soit mentionnée par l’homme presque au même titre que la femme!

Une autre représentation musicale montrait une paysanne qui allait rejoindre son mari en train de labourer le champ de riz .Celle-ci lui apporta du thé pour qu’il puisse se déshydrater .Le thé est consommé par ces populations au même titre que l’eau pour nous et peut-être fait à partir de l’eau du fleuve décantée puis bouillie à maintes reprises. C’est une scène qui parait banale mais elle est représentative, car le fait de boire après avoir travaillé très dur est très bienfaisant et ceci explique en partie  le respect des habitants pour le fleuve.

Enfin, une représentation musicale évoquait une fille qui devait quitter sa mère car elle devait "traverser la rivière", c'est-à-dire symboliquement « se marier ».

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                                                         fête de mariage sur l'eau

 

      Vidéo prise par la classe durant le voyage

  

Les bains au japon :

Le bain est une des rares pratiques japonaises qui ne viennent pas de Chine, mais qui aurait son origine dans un rituel de purification par l'eau en relation avec le culte Shinto: Le shintoïsme ou shinto ( 神道, shintō?, littéralement « la voie des dieux » ou « la voie du divin ») est la religion fondamentale la plus ancienne du Japon, liée particulièrement à sa mythologie. Avant d'entrer dans un temple, il convient de se purifier. Avant l'avènement des bains publics, les temples shinto furent ainsi les premiers endroits où les gens du peuple pouvaient se baigner. Il y avait deux sortes de bains: "yu" (littéralement l'eau chaude), le bain d'eau chaude et "furo" le bain de vapeur. Ces bains se trouvaient typiquement dans un bâtiment spécial dans la cour d'un temple, non loin d'un puit.
Les premiers bains publics sont apparus dès le 8e siècle . Contrairement aux bains du temple, où l'on rentrait habillé d'un yukata blanc et où régnait le silence, les bains publics autorisent la nudité et le bavardage. Ces bains étaient alors appelé "machiyu", littéralement l'eau chaude de la ville.
Mais c'est surtout pendant la période de Edo (début du XVIIe - milieu du XIXe), , que le bain devint véritablement un lieu de détente et de plaisirs et que le nombre d'établissements de bains publics ("sentos") se multiplia.  Cette évolution en firent de véritables centres de la vie sociale
.

 

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Les bains en Espagne :

Les thermes, héritage des Grecs et Romains, furent longtemps une pratique quotidienne des Espagnols. Du latin thermæ ou du grec thermos signifiant "chaud", ils désignaient un lieu public composé de bains chauds, permettant aux habitants de pratiquer une hygiène corporelle et des soins au quotidien; ,mais aussi de rencontrer du monde. Ils faisaient partie intégrante de la vie espagnole romaine et étaient considérés comme un luxe et une nécessité. Les bains étaient composés de trois pièces principales: une salle froide (le frigidarium), une salle tiède (le tepidarium), et une salle chaude (le caldarium).

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plan d'un therme romain

Les deux premières pièces servaient à habituer le corps à la température et à l’humidité de la dernière. Les bains possédaient également un vestiaire où l’on pouvait accueillir les clients et déposer ses affaires. Cependant, dès la chute de Rome, les thermes seront délaissés.

Ce n'est que bien plus tard, avec l’invasion du sud de l’Espagne par les Arabes qu'ils réapparaîtront. En effet, ceux-ci seront vite charmes par ces établissements, leur permettant de vivre au quotidien leurs ablutions qui précèdent les 5 prières journalières. Ils ne vont pas cesser de les agrandir, les améliorer et les répandront dans tout le monde musulman. Dans le hammam, le tepidarium romain (chambre froide) fût remplace par un simple couloir allant des vestiaires au « harara » (chambre chaude) Cette pièce-ci procurait des massages spécialisés, ce qui n'était pas le cas dans la chambre chaude romaine (le caldarium). De plus, le baigneur romain  avait l'habitude de terminer sa séance dans une bibliothèque ou une étude, alors qu'au hammam, on se retrouvait dans la salle de départ, pour s'allonger sur des couchettes et se reposer : là, des serviteurs apportaient des boissons et éventaient les baigneurs.

hammam, original steel engraving by T. Athom

Aujourd’hui, le terme « hammam » désigne à la fois l’établissement et la pièce où l’on va transpirer (le harara).

 

A l'époque, Ce sont surtout les populations aisées qui fréquentaient les bains, et les plus riches en possédaient même chez eux. Ils s’en servaient principalement pour se laver, se détendre mais également pour prier. Les bains publics sont en général payants, plutôt chers, ce qui rend le moment du bain un rituel assez long et précieux. 

 

 

Il existe deux types de bains : les publics et les privés. Mais il n’y a pas de grande différence entre eux : la seule distinction que l’on puisse faire est que les bains publics sont accessibles à tous, alors que les bains privés sont utilisés uniquement par leur propriétaire. 

 

De plus, l'Empire musulman introduit de nombreux produits d’hygiène et de beauté, comme le savon sec (pain d’Alep) en Espagne. Ils seront réutilisés plus tard au Moyen-âge par les populations européennes. 

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