Les fêtes (suite)

Publié le par agua-culture.over-blog.com

Festival des rivières : Awk Phansa :loy-krathong-festival

D’autres fêtes sont destinées à célébrer l’importance de l’eau, à l’image du Festival des rivières organisé dans les 3 pays: le Laos, le Cambodge et  la Thaïlande.

Ce festival est aussi appelé « Ok Watsa » ou « Laos Awk Phansa » qui célèbre la fin de Vassa, c’est-à-dire le carême bouddhiste. Au cours de cette période de trois mois, les moines, assis à la saison des pluies dans la méditation, la relancent par leurs vœux et la pratique du jeûne. Le festival a lieu le même mois que la fête du “Oc-Om-Bok » mais n’est célèbre que dans les trois pays (Cambodge, Laos et Thaïlande). Il s’étend du 15 octobre lunaire au début de novembre. Il porte des valeurs bouddhiques: les habitants rendent grâce aux moines qui ont achevé le carême bouddhique et célèbrent la fin des saisons de pluies.

C’est le moment où la récolte commence et où les paysans veulent faire une grande cérémonie pour commémorer les dieux de la nature : Dieu de l’eau bien entendu, et surtout « la mère des eaux » appelée Mékong. Cette cérémonie propitiatoire a pour but de favoriser de bonnes récoltes.

À l'époque de la pleine lune, les habitants ont l’habitude de mettre des lanternes à flotter dans le fleuve Mékong, et de les regarder s’éloigner. Ils s’installent alors sur les berges du fleuve faisant une file de près de 100 km le long de celui-ci. Les habitants pensent qu'ils sont les descendants de Naga, un « cousin asiatique » du monstre du Loch Ness, qui crache un feu d'artifice en l'honneur de Bouddha. 

 

Wakamizu, au Japon :

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Le Japon, surnommé « pays du soleil levant », est connu comme une puissance maritime, depuis l'époque Jomon. La riziculture est à la base de la vie et de l'agriculture des Japonais. Comme elle dépend beaucoup de l'eau, la vie quotidienne aussi. On comprend dès lors très bien que les croyances y ont toujours donné place centrale à l’eau. L'eau offerte à l'occasion du 1er janvier est appelée " Wakamizu ", ou bien " Hatsumizu " (littéralement : " Eau primaire "). On en fait l'offrande au " dieu de l'année ".  On célèbre l'eau à travers de très nombreux festivals. Les plus fameux, considérés officiellement comme monuments du folklore national, sont consacrés aux rizières sacrées, au repiquage…On citera en particulier celui du sanctuaire d'Izawa-no-miya ou celui de Sumiyoshi Taisha à Osaka . 

Le Japon fête aussi traditionnellement en juillet l'éradication, à la fin du XIXe siècle, du choléra, une maladie hydrique. On célèbre également le festival de l'eau de Miya le 5 octobre et on honore le temple de Nishimiya afin que son puits fournisse une excellente eau pour faire... du saké ! Le 20 juillet est le jour où l'on fête avec des danses, des chants et des pièces de théâtre, l'Océan ainsi que la rivière Mogami et, à cette occasion, les enfants arrosent les passants avec des pistolets à eau en signe de bénédiction et d'amour. Il faudrait, pour montrer la richesse de ces célébrations, citer aussi le festival de la rivière Abe, ainsi que la cérémonie d'Omizutori dans le temple de Todaiji. Celle-ci a lieu à Unose, au beau milieu de la rivière Onniu dont le nom évoque étymologiquement l'élixir car on offre de l'eau - symbole d'éternité - aux dieux.

 

  La cérémonie de la pluie chez les indiens Huichol :


(Ces Huichols vivent dans les canyons arides de la Sierra Madre Occidentale du Mexique, une région montagneuse au climat tropical, dont les sommets culminent à près de 3000 m, faite de gorges, de précipices, de cours d'eau et de haut-plateaux. Le territoire inhospitalier dans lequel ils vivent a toujours rendu les communications extrêmement difficiles et dangereuses, et a largement contribué à isoler et protéger les Huichols, leur permettant de vivre aujourd'hui selon leurs traditions ancestrales.)

par Olivier Clerc, écrivain et philosophe Quand l'impossible arrive

(...) Les cérémonies avec Don José, événements inoubliables, duraient toute la nuit. Il apparaissait, portant un grand chapeau et son costume huichol, tous deux richement brodés et décorés de motifs géométriques complexes et de symboles sacrés de sa tribu : Kauyumare, l’Esprit Cerf ; Tatewari, l’Arrière-grand-père Feu ; Hikuri, le peyotl* ’aigle à deux têtes qui représente le chaman, capable de voir dans toutes les directions, et de nombreux autres symboles(...)  Prem Das l’accompagnait soit en frappant son tambour sur un rythme envoûtant, soit en jouant d’un instrument à cordes, de fabrication artisanale. Le groupe participait lui aussi en agitant des hochets huichols .

La cérémonie la plus extraordinaire et la plus mémorable que nous ayons vécue avec Don José eut lieu dans la Grande Bâtisse d’Esalen, à la fin des années 1970, en plein milieu d’une sécheresse catastrophique qui sévissait en Californie depuis plusieurs années. Durant toute cette période, la pénurie d’eau fut critique. L’agriculture californienne fut gravement menacée et les personnes vivant dans des maisons luxueuses ne pouvaient ni tirer la chasse d’eau ni laver leur vaisselle. Avant de commencer la cérémonie, l’un des participants suggéra en plaisantant : « Don José, une sécheresse terrible sévit en Californie ; on devrait peut-être faire une cérémonie pour qu’il pleuve. » Personne ne le prit au sérieux, sauf Don José. Après quelques instants de réflexion, et à la surprise générale, il accepta. Pour nous qui ne comprenions pas les chants de Don José en langue huichol, cette cérémonie ressemblait à d’autres que nous avions effectuées dans le passé. Le tambour, les chants et la musique se poursuivirent toute la nuit, entrecoupés de quelques pauses. Au milieu de la cérémonie, Prem Das entraîna le groupe dans la danse huichole du Cerf, pour laquelle nous devions nous déplacer dans la pièce de façon stylisée, en alternant des pas en avant et des rotations du corps selon l’axe vertical. À l’aube, Don José sortit de son « medicine bag » (sac médecine) une grosse coquille d’abalone et une queue de lapin, et nous invita à le suivre jusqu’à l’océan pour recevoir la limpieza, c’est-à-dire la purification, et faire des offrandes à l’océan, en remerciement du bon déroulement de la cérémonie. Nous sortîmes de la Grande Bâtisse pour aller en direction des falaises couvertes de cyprès de l’époustouflante côte de Big Sur, toujours sous les effets bienfaisants de la cérémonie. Le spectacle de l’océan Pacifique, dans la lumière du matin, était saisissant et d’une incroyable beauté. Tandis que tout le groupe se tenait là, immobile, à contempler ce panorama spectaculaire, quelqu’un remarqua que des petites gouttes commençaient à tomber. « Incroyable… invraisemblable… fantastique… », les commentaires fusaient pour décrire ce qui, au beau milieu d’une sécheresse désastreuse, ressemblait à un miracle. Mais Don José, lui, restait calme. « C’est kupuri, la bénédiction des dieux, dit-il. Cela se produit toujours ; ça veut dire que notre cérémonie a été bonne. » (...) Il ne faisait aucun doute, pour les personnes présentes, que cet extraordinaire mara’akame avait été en communication avec l’océan comme s’il était un être vivant, et celui-ci lui répondait en acceptant son offrande. Don José remplit ensuite sa coquille d’alabone d’eau de mer et y plongea sa queue de lapin, puis bénit et purifia, l’un après l’autre, les membres du groupe, qui avançaient en ligne vers lui. À ce stade, il pleuvait littéralement des cordes et nous étions tous trempés, bénéficiant ainsi d’une limpieza d’un autre genre.

Quand, plus tard, nous avons fait part de cette expérience à Joseph Campbell, il nous relata une histoire analogue tirée de sa vie. Quelques années auparavant, il avait été invité à assister à une cérémonie de la pluie dans une réserve Navajo, au Nouveau-Mexique. Celle-ci avait eu lieu, comme la nôtre, en pleine sécheresse. Lorsque la cérémonie commença,sur le lieu prévu pour le rituel, le ciel était bleu et il n’y avait pas la moindre nuage à l’horizon. Joseph nous avoua que les vains efforts du chaman Navajo, exécutant avec beaucoup de détermination un acte qui paraissait plutôt stupide et dénué de sens, l’avaient beaucoup amusé. Semblant ignorer que toutes les chances étaient contre lui, le chaman avait continué de chanter et de battre son tambour, sous le regard de tous. Mais alors, de sombres nuages commencèrent à se former à l’horizon, avançant rapidement dans leur direction. Et avant même la fin de la cérémonie, ils s’étaient tous retrouvés complètement trempés.

peyolt: cactus consideree comme sacree par ce peuple.

 

 trouvé dans:http://art-huichol.over-blog.com,blog trés intéressant à voir!

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